Ambrussum, revue de presse
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Pays de Lunel - Le Mag - Ambrussum dorlotte notre patrimoine - novembre 2019
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2019 :
Fouilles programmées
Pays de Lunel - Le Mag - Ambrussum dorlotte notre patrimoine - novembre 2019
Fruit de plusieurs décennies de recherches depuis le début XXe s., mais surtout entre 1967 et 2009, sous l’impulsion et le dynamisme de Jean-Luc Fiches, Ambrussum représente un lieu privilégié pour la recherche archéologique. En effet, aucune installation médiévale, moderne ou contemporaine n’est venue s’implanter sur les vestiges ce qui offre aux chercheurs des conditions de travail particulièrement favorables.
La fouille programmée/chantier école de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, qui a démarré à l’été 2014 dans l’emprise de l’atelier de potiers de l’Estagnola s’est poursuivie en 2016. L’équipe d’encadrement était constituée Stéphane Mauné (CNRS), Quentin Desbonnets, de Séverine Corbeel, Ivan González Tobar, Corinne Dubler, Jordan Latournerie et Mélanie Errera, doctorants et étudiants à Montpellier. La fouille a accueilli pendant quatre semaines, une vingtaine d’étudiants français et espagnols. Les relevés topographiques ont été assurés par Séverine Sanz (CNRS, UMR5140 « ASM »). L’opération a bénéficié du soutien financier du Ministère de la Culture, du CNRS, du LabEx Archimede, du Conseil Départemental de l’Hérault ainsi que de l’appui de la Mairie d’Aspiran. La logistique, en particulier pour la station de tamisage (Cécile Bourguet), a été assurée par le Club Archéologique de Montagnac-Pézenas. En mars 2016 a été organisée à Aspiran par S. Corbeel, F. Bigot et S. Mauné, une table-ronde franco-espagnole de deux jours consacrée à l’actualité des recherches sur les ateliers d’amphores de Gaule Narbonnaise et de Tarraconaise qui a permis de présenter en détail les résultats acquis en 2014 et 2015.
La fouille programmée de l’établissement de Saint-Martin-le-Bas à Gruissan s’inscrit dans le cadre du Programme Collectif de Recherche « Les ports antiques de Narbonne », coordonné par C. Sanchez (CNRS UMR5140) dans le cadre d’un protocole État/Région. Ce projet de recherche pluridisciplinaire vise à explorer un certain nombre d’établissements installés sur le littoral narbonnais, susceptibles d’appartenir à un vaste complexe portuaire appartenant à la colonie romaine de Narbo Martius, capitale de la province de Narbonnaise.
Voir le carnet de recherche sur les ports antiques de Narbonne : http://pan.hypotheses.org/les-sites/saint-martin-gruissan
La ville portuaire antique de Lattara (Lattes) située à l’embouchure du Lez, fleuve côtier du département de l’Hérault, au bord d’un étang lagunaire, constitue depuis la fin des années 1980 un riche terrain de recherches autour de l’habitat protohistorique méditerranéen. En 2016 un nouveau programme de recherche a été lancé sur son port d’époque romaine dans les terrains situés au sud de la partie du site où se sont déroulées jusqu’à présent les fouilles programmées.
Site internet officiel : http://www.lattara.culture.fr/
Visionner le film "Lattara, 2600 ans d’histoire"
Le site du Cailar, au sud de Nîmes, est étudié depuis les années 2000 : un premier sondage a révélé un important comptoir de commerce protohistorique, occupé depuis le VIe siècle avant notre ère et très impliqué dans les échanges avec Marseille grecque et l’ensemble de la Méditerranée. L’occupation protohistorique et antique du Cailar se trouve au confluent du Vistre et du Rhôny, à proximité immédiate de la vaste lagune qui occupait le sud de la région durant l’âge du Fer.
Depuis 2010, une équipe de recherche dirigée par
Afin de mettre en valeur les vestiges de la Capitale de la Gaule Narbonnaise, une équipe pluridisciplinaire de recherche a été mise en place dans le cadre d’un partenariat de quatre ans signé entre le CNRS, la région Languedoc-Roussillon (principaux financeurs de ce programme), le Ministère de la Culture (DRAC et DRASSM), l’Université Montpellier 3 et les villes de Narbonne et Gruissan.
L’UMR5140 participe depuis 2013 à la direction d’une mission archéologique franco-marocaine sur le site de Rirha à Sidi Slimane (Maroc).
Entre 2013 et 2016, la direction française a été assurée par Claire-Anne de Chazelles, chargée de recherche CNRS, et la direction marocaine par Mohamed Kbiri Alaoui, enseignant-chercheur à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine de Rabat (INSAP).
La direction française est désormais assurée par Elsa Rocca (MCF, Université Paul Valéry) et Charlotte Carrato (chargée d'opérations et de recherche, Mosaïques Archéologie, et chercheuse associée à l’UMR 5140-ASM), en co-direction avec Mohamed Kbiri Alaoui (INSAP) et Abdelfattah Ichkhakh † (archéologue, inspecteur, Inspection des monuments historiques et des sites, Essaouira).
Le programme est soutenu par la Casa de Velázquez de Madrid, l’INSAP de Rabat dès l'origine. Il est également financé par le ministère de l'Europe et des affaires étrangères français (MEAE), l'université Paul-Valéry Montpellier 3 (depuis 2022) et le Labex ARCHIMEDE de 2013 à 2022. Le MEAE a reconduit un contrat quadriennal de 2022 à 2025.
Blog de la Casa de Velazquez, ses carnets de fouilles dont Rirha
Site emblématique de la Protohistoire du Midi de la France, Pech Maho (Sigean, Aude) est un petit habitat fortifié d’environ 1,5 ha, implanté au débouché maritime des Corbières, dans un secteur marquant la limite géographique entre le Languedoc occidental et le Roussillon, au sud de ce qui semble avoir constitué le territoire de l’oppidum de Montlaurès (Narbonne), la Naro / Narbo des sources antiques. Il occupe une colline dominant le cours d’un fleuve (La Berre), à proximité des étangs de Bages-Sigean dont les eaux arrivaient jadis aux pieds même du site.
Le site d’Aculontra se trouve en Haute-Corse, sur la commune de Gavignano. Sa superficie peut être estimée à environ 2000 m². Trois entités archéologiques y sont répertoriées :
Il correspond à un habitat de l’âge du Bronze actuellement ennoyé dans le lit mineur de l’Hérault à Agde. Découvert en 2002 par l’association Ibis à l’occasion de prospections fluviales, il a fait l’objet d’une première fouille en 2004 sous la direction de P. Moyat ayant notamment mis au jour un dépôt de bronzes correspondant à une riche parure féminine. À partir de 2009, de nouvelles campagnes de fouilles se sont déroulées sous la direction de J. Gascó afin de qualifier la nature du site et d'en étudier les composantes chrono-culturelles.
Le site de Monti Barbatu se trouve dans le sud-ouest de la Corse, à 2 km au nord du littoral du golfe du Valincu. Il s’agit d’un habitat occupé au Néolithique récent, à l’âge du Bronze et au Moyen Âge, découvert dans les années 1970 et ayant fait l’objet de sondages dans les années 1980 puis en 2013. Les travaux 2017 consisteront à poursuivre et étendre ceux de 2013. Il s’agira de cerner les modalités de l’occupation du Néolithique récent de culture basienne (IVe millénaire) et de préciser celles de l’aménagement fortifié du Bronze moyen qui coiffe le sommet du site.
L’oppidum de Mourrel-Ferrat est situé sur la commune d’Olonzac, dans le département de l’Hérault, sur une colline culminant à 130 m d’altitude. Cette éminence fait partie d’un massif qui constitue un trait d’union entre la Montagne Noire au nord et les Corbières au sud, et qui sépare les basses collines du Minervois, au nord et à l’ouest, des plaines narbonnaise et lézignanaise, au sud et à l’est. Située sur la rive gauche de l’Aude, elle surplombe la coupure par laquelle le fleuve (et le canal du Midi) franchit la ligne de collines. Cette voie de passage du fleuve, qui s’écoule à cet endroit selon une orientation approximativement nord/sud, est également le lieu d’un ancien gué (le gué de Lengoust).
Le groupement artisanal polyvalent de Las Cravieros (Fanjeaux, Aude).
Présentation du projet programmé et des données sur ce lieux de production de poteries, de matériaux de construction et du travail du fer – bilan à l’issue de l’été 2022
Travaux dirigés par Benoit FAVENNEC – docteur en archéologie, chercheur associé aux UMR5140 et 5608.
Avec la collaboration et/ou participation de Yves-Marie ADRIAN, Cloé BACLE, Fanny BELLET, Daniel BONHOURE, Marine BOURDENX, Marion BROCHOT, Pierre CAMPS, Adrien CAMUS, Paul CERVANTES, Julien CHARDONNEAU-HENNEUSE, Séverine CORBEEL, Calypso DABOUIS, Thomas DELBEY, Johanna-Olivia DOUMERC, Magali FABRE, Claire FAISANDIER, Yves GALLET, Agnès GENEVEY, Tomasz GOSLAR, Lyubomir MALINOV, Yves MANNIEZ, Vivien MATHE, Elodie PARIS, Thomas RALITE, Séverine SANZ-LALIBERTE, Jérôme ROS, Joan SONGEONS, Christophe VASCHALDE, Pauline VALFORT, Chloé VANDEWALLE.
Le site de Las Cravieros, situé sur la commune de Fanjeaux (Aude), est un lieu de production artisanal de la fin du IVe s. et du début du VIe s. ap. J.-C. Les vestiges s’étendent sur au moins 1,8 hectares à la frontière des cités de Narbonne et de Toulouse, au pied de la première ligne de collines bordant au sud la vallée du Fresquel, qui se situe à l’ouest de la haute vallée de l’Aude (Fig.1 ci-dessous).
Se posent également la question des liens du site avec l’agglomération de Carcassonne, plus proche que les deux précédentes, mais le statut de celle-ci est soumis à débat et d’autant plus que durant l’Antiquité tardive, celui-ci a pu changer.
La mise en évidence des installations est le fruit de plusieurs opérations de terrain et d’études en laboratoire (Fig.2 Historiques des recherches ci-dessous).
Les premiers travaux ont consisté entre les années 1970 à 2000 à des prospections et ramassages de surface, voire à des sondages limités. Le site est alors considéré comme ne comportant qu’un seul type d’activité artisanale (présence de potiers) et son emprise parait modeste (1500 m²). Le mobilier issu de ces diverses opérations de terrain et donc le répertoire de production céramique n’est pas ou très sommairement décrit (les catégories seulement).Une approche plus poussée de ce matériel débute entre la fin 2011 / le début 2012 et aboutit en 2014 à une publication dans la SFECAG (Favennec et Passelac 2014). Cette étude confirme la fabrication de vases sur place, mais surtout atteste l’importance de l’activité autour de l’argile (quantités produites dépassant celles jusqu’alors connues sur les sites similaires recensés par l’archéologie) et définit en détails les profils et catégories réalisés (céramiques de table et de service, céramiques de stockage, de préparation et de cuisson, matériaux de construction, objets pour le tissage). Ce travail démontre également le caractère à la fois classique des céramiques, mais aussi de nombreux aspects singuliers (qualité des argiles utilisées, fabrication de céramiques atypiques, dont des formes rectangulaires ou inédites, l’emploi de plus de 120 poinçons différents, etc.).
L’année 2017 marque le début jusqu’à ce jour d’un projet programmé, afin d’étudier de manière extensive le site sur le terrain et de documenter toute la chaine opératoire en fouille et en post-fouille. Ces interventions bénéficient des soutiens pluriannuels du Ministère de la Culture d’Occitanie, de la Région Occitanie, de l’ADREUC, sans oublier les appuis divers et inconditionnels du Laboratoire d’Archéologie du Lauragais, des propriétaires des terrains et de la Mairie de Fanjeaux et de ses habitants. Un soutien ponctuel a été aussi obtenu auprès du Labex Archimède (premier trimestre 2018), de Toulouse Métropole (août 2019) et du laboratoire TRACES (mai 2021). L’exploration des installations est prévue au moins jusqu’en 2024.
Les diverses investigations de terrain ont permis de fouiller près de 12% du gisement. Ces opérations ont démontré le caractère polyvalent du complexe, puisqu’il réunit des potiers, des tuiliers, des forgerons, ainsi que des activités de préparations culinaires et peut-être aussi une modeste activité de tabletterie et de tissage. Il convient par ailleurs de souligner que la plupart des différents et nombreux aménagements de Las Cravieros sont relativement bien à très bien préservés de l’érosion et/ou des travaux agricoles.
Le secteur le plus étudié correspond à la partie la plus méridionale à sud-est du gisement de Las Cravieros.
Fig.3 : Le secteur méridional à sud-est ouvert à l’occasion de la campagne de fouille 2022. Sont visibles sur l'image 12 fours de potiers et de tuiliers, la partie septentrionale de la glaisière, l’emprise de la zone de de marchage de l'argile. Les fossés de lévigation et la partie méridionale de la carrière d’argile n’ont pas été dégagés cette année
Fouillé depuis 2017, il a livré sur près de 800 m² une grande partie de la chaîne opératoire d’un important complexe potier et tuilier :
Fig.4 : Vue rapprochée de quelques fours de potiers
et de tuiliers de Las Cravieros bien conservés (cliché : B. Favennec).
L’emplacement des bâtiments de tournage et de vie des artisans n’est pour l’instant pas connu. Seules des suspicions existent - dans des espaces plus méridionaux et/ou septentrionaux. A noter néanmoins que deux crapaudines de tours ont pu être collectées en position secondaire dans la fenêtre ouverte et que deux à trois autres ont été ramassées en surface de la zone fouillée.
Les premiers résultats sur les installations potières du secteur méridional de Las Cravieros permettent de le considérer en l’état de la documentation comme le groupement potier et tuilier le plus conséquent en termes d’aménagements fouillés pour l’Antiquité tardive à l’échelle de toute la France (fours et structures de préparations de l’argile). En outre, la bonne conservation des structures et la nature de l’encaissant ont permis de retrouver de très nombreuses traces d’outils et de mises en œuvre. Ces négatifs apportent et renouvellent les connaissances sur les techniques artisanales potières et tuilières de cette période charnière : usage plus marqué et/ou systématique de certains procédés, apparition de nouveaux savoir-faire, qui étaient considérés jusqu’alors comme typiques uniquement du Moyen Age, etc.
La production liée à la transformation de l’argile est variée (Fig.5) : céramiques de table et de service (vases à pâte calcaire avec ou sans revêtement argileux, de mode A ou B), ustensiles de cuisine (céramiques sableuse de mode A ou B) et matériaux de construction (bobines, briques, tube à voûte et tegulae à pâte sableuse de mode A, tuyaux à pâte sablo-calcaire), ainsi que sans doute une petite fabrication d’objets pour le tissage (fusaïoles et pesons à pâte sableuse de mode A).
Fig.5 : Quelques exemples de céramiques produites à Las Cravieros (cliché : B. Favennec).
Le répertoire des potiers compte plus d’une cinquantaine de profils, répartis entre la vaisselle de table et de service et la batterie de cuisine (Favennec et Passelac 2014 ; Favennec et col. 2019). Plus de 180 motifs différents faits aux poinçons ont pu être imprimés sur les vases destinés au service et à la table avant leur engobage et cuisson. Ce corpus est le plus conséquent recensé à ce jour pour un site potier fouillé de l’Antiquité tardive. Il dénote également des autres catalogues par la présence de divers motifs complexes et parfois figuratifs, attestant le grand savoir-faire et le caractère singuliers des potiers de Las Cravieros. La constitution d’une base de données des poinçons et l’importante stratigraphie sur le site ont conduit à l’élaboration du premier référentiel des décors sur les Dérivées de Sigillées Paléochrétiennes (DSP) en Gaule méridionale. La recherche des ornements aux motifs poinçonnés particuliers sur divers sites de consommation suggère que les productions ornées de Fanjeaux ont pu être diffusées jusqu’à Toulouse, aux abords de Béziers et de Perpignan, en passant par Narbonne, soit dans un rayon de plus de 150 km autour du centre producteur. Il existe par ailleurs des soupçons d’attestations de céramiques réalisées à Fanjeaux en Espagne.
La deuxième grande zone fouillée constitue une partie de la zone sud-occidentale du gisement de Las Cravieros (Fig.6). Localisée à une quarantaine de mètres au nord-ouest du précédent point, elle n’a été repérée clairement qu’en 2017 à la suite des prospections géophysiques : présence sur près de 600 m² d’aménagements variés, qui seraient d’après certains signaux, des fours et/ou foyers. Afin d’évaluer et de caractériser ce secteur, près de 400 m² ont été décapés entre 2019 et 2022.
Fig.6 : Le secteur sud-ouest au milieu de la campagne de terrain de 2022.
Sont visibles :
Au minimum neuf zones liées à des feux plus ou moins concentrés et forts, à usage domestique et/ou artisanal, ont été mises en évidence. Parmi celles-ci se trouvent deux fours hémisphériques / en cloche, ainsi que deux foyers définis par des buches ou buchettes entourées par des pierres. De nombreux os brulés et plus d’un millier de graines carbonisées, principalement du blé, ont pu être aussi avérés dans les sédiments qui scellaient et/ou environnaient ces structures. Ces découvertes marquent une zone de préparation culinaire, dont l’importance reste à déterminer (usage domestique ou à l’ampleur plus conséquente ?).
Ont été aussi fouillés deux ensembles de multiples traces de terre rubéfiée, une plaque foyère constituée de fragments de terres cuites associée à une petite zone de terre rubéfiée et un four avec un alandier très court. Si des graines et os carbonisés sont présents dans les sédiments comblant et masquant ces structures, il y avait aussi du mobilier attestant une activité liée au travail du fer (Fig.7) : nombreuses battitures, des culots, des scories, des charbons de résineux, ainsi que de très nombreux outils en fer et de probables restes de petits lingots en fer pur ou languettes de préhension détachées des outils forgés en fin chaîne opératoire.
Fig.7 : Une partie des résidus du travail du fer et des objets en fer réalisés au sein du groupement artisanal de Las Cravieros, ainsi que quelques photographies des échantillons préparés et analysés (analyses par vues macroscopique et microscopiques).
Ces mobiliers témoignent plus particulièrement d’une activité de forge, qui pour l’instant et en l’état de la documentation, correspondrait notamment à une production de clous et de couteaux. Des analyses en laboratoire sur les divers résidus du travail du fer sont en cours pour déterminer les températures de chauffe et de travail, ainsi que pour essayer de définir les lieux d’origine du minerai de fer. Au regard de la position géographique du site, ceux-ci pourraient provenir de la Montagne Noire au nord et/ou des Pyrénées au sud, comme les charbons de résineux (identification des taxons J. Chardonneaux-Henneuse) – ceux-ci ont été transformés en charbons en dehors du site de Las Cravieros et ont été achetés exprès pour leurs propriétés de combustion pour le travail de forge (Chardron-Picault et Pernot 1999, 253 et suivantes).
Néanmoins, du fait que les structures foyères de forge n’ont pas et ne laissent pas forcément de traces caractéristiques ou qui les distinguent d’autres activités artisanales liés aux arts du feu, on ne peut affirmer que toutes celles énumérées en début de paragraphe sont des aménagements à rattacher directement au travail du fer. A noter que quatre concentrations de pierres localisées à proximité de ces structures foyères seraient des restes très abîmés d’embases d’enclume ou d’établis, tandis qu’un voire deux creusements de forme ovale, jouxtant une zone chauffée et une zone empierrée, pourrai(en)t être une ou deux fosses de travail pour des forgerons à l’image de celles connues lors de la Protohistoire et parfois aussi à l’époque antique.
Un four de potiers à deux volumes a pu aussi être mis en évidence. Il s’agit d’ailleurs de l’unité de cuisson potière la mieux conservée du site, puisque son laboratoire est conservé sur une quarantaine de centimètres de hauteur et sa sole, d’1 m à 1,15 m de circonférence, est intacte. Deux autres activités, d’ampleur modeste à limitée, pourraient aussi avoir existées :
On signalera enfin que l’intervention de terrain de 2022 a permis de relier le secteur méridional et le secteur occidental. Différents aménagements de l’Antiquité tardive démontrent la continuité des niveaux de sols et des installations (deux fosses, un fossé, une possible zone foyère et au moins deux concentrations de mobilier).
La troisième zone explorée coïncide avec les espaces les plus septentrionaux du groupement artisanal. Etudiée par l’intermédiaire d’une vingtaine de sondages et sept carottages à la tarière à main implantés entre et autour de rangs de vigne (Fig.8), elle est très mal appréhendée pour l’instant. En effet, une seule structure, qui plus est partiellement appréhendée, une fosse large d’au minimum d’1,20 m et à la fonction indéterminée, a été identifiée. La poursuite des travaux exploratoires sur ses terrains est nécessaire, notamment une ouverture extensive, pour mieux cerner les différents vestiges qui s’y développent.
Fig.8 : Sondage archéologique entre deux rangs de vigne dans la partie septentrionale du groupement artisanal de Las Cravieros.
Ce secteur est surtout connu au travers de divers mobiliers. Il y a notamment de fréquents déchets (battitures, culots, scories, languette de fer ou demi-produits) et productions de forge, qui résultent d’une activité métallurgique, qui est soit en lien avec la zone occidentale (zone dépotoir), soit il s’agit d’un nouveau pôle de travail du fer. De fréquents ratés en lien avec l’artisanat potier et tuilier (déformés, surcuits, etc. sans compter les bris « simples » de céramiques et de matériaux de construction) ont été aussi mis en évidence. Cependant là encore, la question de l’emplacement des structures se pose (ici ou dans l’espace exploré depuis 2017 ?). En revanche, les nombreux restes archéozoologiques, les fragments de céramiques importées et le petit mobilier (verre, clous, etc.) semblent suggérer que ces terrains correspondaient également en partie à une ou à la zone d’habitat des artisans de Las Cravieros.
Bibliographie :
Favennec 2021a : FAVENNEC (B.), avec la col. de BOURDENX (M.), FAISANDIER (C.), VALFORT (P.) et DABOUIS (C.) - Notes d’Archéologie : Le groupement artisanal de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux : Bilan des trois premières campagnes de fouilles. In Bulletin de la S.E.S.A. 2019. Carcassonne : S.E.S.A., 2021, p.113-122
Favennec 2019 : FAVENNEC (B.), avec la col. de BOURDENX (M.), FAISANDIER (C.), VALFORT (P.) et DABOUIS (C.) - Le groupement potier et tuilier de l’Antiquité tardive de Las Cravieros (Fanjeaux, Aude) :présentation des résultats des deux premières campagnes de fouilles programmées (2017-2018). In SFECAG 2019. Congrès de Maubeuge-Bavay. Marseille : SFECAG, 2019, p.131-154
Favennec et Passelac 2014 : FAVENNEC (B.) et PASSELAC (M.) - L'atelier de Las Cravieros, Fanjeaux (Aude) : un important lieu de production de D.S.P. et d'autres céramiques de l'Antiquité tardive. In SFECAG, Actes du colloque de Chartres du 29 mai au 1er juin 2014. Marseille : SFECAG, décembre 2014, p.503-536.
Chardonneau-Henneuse en cours : CHARDONNEAU-HENNEUSE (J.) - L’exploitation des boisements en Gaule narbonnaise occidentale (Ier s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.). Thèse d’Archéologie spécialité “Géoarchéologie et Bioarchéologie”. Montpellier : Université Paul Valéry – Montpellier III UFR 3 Sciences Humaines et Sciences de l’Environnement UMR 5140 - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, ISEM, en cours
Dabouis en cours : DABOUIS (C.) - Le petit mobilier et les déchets des forges du Lauragais durant l'Antiquité romaine (125 av. n. è. - Ve s.) : l'exemple du complexe artisanal de Las Cravieros, à Fanjeaux (Aude) du complexe artisanal de l'Antiquité tardive de Las Cravieros. Mémoire de Master 2 sous la direction de M. Joly, M.-P. Coustures et de B. Favennec. Toulouse : Université Toulouse Jean-Jaurès.
Chardonneau-Henneuse 2021 : CHARDONNEAU-HENNEUSE (J.) - Le combustible des ateliers d'Embournière (Neffies, Hérault) et de Las Cravieros (Fanjeaux, Aude). Comparaison des dynamiques de gestion du bois et des boisements dans deux vallées de Gaule narbonnaise (Ier s. av. J.-C.-VIe s. ap. J.-C.). Mémoire de Master 2 d’Archéologie Sciences pour l’Archéologie, parcours Géoarchéologie - Bioarchéologie. Montpellier : Université Paul Valéry – Montpellier III UFR 3 Sciences Humaines et Sciences de l’Environnement UMR 5140 - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, 2020, 100p.
Chardonneau-Henneuse 2020 : CHARDONNEAU-HENNEUSE (J.) - Le combustible de trois ensembles artisanaux de l’atelier de Las Cravieros (Fanjeaux, Aude) durant l’Antiquité tardive. Approche croisée archéologique, anthracologique et anthraco-chronologique. Mémoire de Master 1 d’Archéologie Sciences pour l’Archéologie, parcours Géoarchéologie - Bioarchéologie. Montpellier : Université Paul Valéry – Montpellier III UFR 3 Sciences Humaines et Sciences de l’Environnement UMR 5140 - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, 2020, 40p.
Songeons 2018 : SONGEONS (J.) - Magnétisme des roches et archéométrie : une étude de cas sur le site archéologique de Las Cravieros (antiquité tardive), rapport de stage de Master 2. Géosciences Montpellier, Univ. Montpellier / CNRS sous la direction de P. Camps (Géosciences Montpellier, Univ. Montpellier / CNRS) et B. Favennec (chercheur associé à l’UMR5140). 12 juin 2018, 38p.
Favennec et Bourdenx dir. 2022 : FAVENNEC (B.) et BOURDENX (M.) dir. - Le groupement artisanal de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux (Aude) : lieu de production de poteries, de matériaux de construction et du travail du fer – rapport de fin de triennale 2019 2021. Toulouse : 2022, 466p.
Favennec dir. 2021 : FAVENNEC (B.) dir. - Le groupement artisanal de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux (Aude) : lieu de production de poteries, de matériaux de construction et du travail du fer. Rapport final d’opération. Fouille archéologique 2021. Toulouse : 2021, 396p.
Favennec dir. 2020 : FAVENNEC (B.) dir. - Le groupement artisanal de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux (Aude) : lieu de production de poteries, de matériaux de construction et du travail du fer. Rapport final d’opération. Fouille archéologique 2019. Toulouse : 2020, 396p.
Favennec dir. 2019 : FAVENNEC (B.) dir. - Le groupement de potiers et de tuiliers de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux (Aude). Rapport final d’opération. Fouille archéologique 2018. Montpellier : 2019, 461p.
Favennec dir. 2018 : FAVENNEC (B.) dir. - La fouille de l’atelier de potiers et de tuiliers de l’Antiquité tardive de Las Cravieros à Fanjeaux (Aude). Rapport final d’opération. Fouille archéologique 2017. Montpellier : 2018, 332p.
A noter qu’au total, plus de 1 328 personnes ont assisté à la présentation de nos travaux par l’intermédiaire de 25 conférences (organisées par l’association Lab. Archéo de Bram, la Mairie de Fanjeaux, la S.E.S.A. de Carcassonne, la C.A.L.N. de Narbonne, le Musée archéologique Saint-Raymond à Toulouse, le Musée Villa-Loupian à Loupian, l’association Antiquité Tardive En Gaule – ATEG, l’Association Pour l’Antiquité tardives, Association Archéologique des Pyrénées-Orientales, les universités de Toulouse, Jean-Jaurès, de Montpellier 3, Paul-Valéry, de Paris-Nanterre, d’Aix-en-Provence et de Perpignan et enfin lors de congrès internationaux de la SFECAG). L’auditoire se compose d’amateurs d’archéologie, d’étudiants en archéologie et d’archéologues professionnels venant de toute la France.
Favennec et col. 2020 : FAVENNEC (B.) avec la col. BOURDENX (M.), VALFORT (P.), FAISANDIER (C.) et MOTOLIN (R.) - Le groupement potier et tuilier de Las Cravieros, Fanjeaux. In Wisigoths, rois de Toulouse. Catalogue d’exposition. Toulouse : Musée Saint-Raymond, 2020, p.191-197
Favennec 2020 : FAVENNEC (B.) - Le groupement potier et tuilier de Las Cravieros, Fanjeaux. In BARTHET (L.) et JACQUET (C.) dir. - Wisigoths, rois de Toulouse, exposition 27 février – 27 décembre 2020. Les guides du MSR 3. Toulouse : Musée Saint-Raymond, 2020, p.37
FAVENNEC (B.) avec la col. BOURDENX (M.), VALFORT (P.), FAISANDIER (C.) et MOTOLIN (R.) - Le groupement potier et tuilier de Las Cravieros, Fanjeaux. In Wisigoths, rois de Toulouse, exposition 27 février – 27 septembre (prolongée jusqu’au 27 décembre). Toulouse : Musée saint-Raymond, 2020 (vitrine, timelaps et article de vulgarisation, cf. supra). https://saintraymond.toulouse.fr/Wisigoths-Rois-de-Toulouse_a1193.html
Des journées portes ouvertes sur le site de fouilles ou en laboratoire ont eu aussi lieues :
Cela représente 825 personnes et 45 rencontres. L’auditoire se compose d’amateurs d’archéologie et d’archéologues professionnels venant de toute l’Occitanie.
Au printemps et pendant l’été 2017, un atelier de potiers gallo-romain a été fouillé, à la demande du SRA Occitanie (DRAC/MCC) au lieu-dit Embournière à Neffiès (Hérault) par une équipe de l’UMR5140/LabEx Archimede Montpellier, sous la direction de Stéphane Mauné, Séverine Corbeel et Charlotte Carrato. Cette opération succède à un diagnostic mené en 2016 par l’Inrap.
À côté des grands temples édités ou en cours d'édition, de nombreux monuments partiellement conservés attestent de la vitalité des clergés et des théologies thébaines, tant dans les centres principaux que dans les temples périphériques. Le thème de recherche consacré aux théologies thébaines tardives a d’abord intégré le projet épigraphique du temple de Tôd, et se concentre désormais sur l’étude épigraphique et archéologique du site d’Ermant situé à quelques kilomètres au sud de Louqsor.
Localisé à 5 km environ au nord d’Agde, l’oppidum de La Monédière est installé sur un promontoire dominant d’une dizaine de mètres la plaine de l’Hérault. D’une superficie estimée à 4 ha, il est le siège d’un important habitat fortifié protohistorique, occupé sans discontinuité entre le début du VIe siècle et la fin du Ve siècle avant J.-C. Son émergence et son essor s’inscrivent dans un contexte marqué par le développement du commerce méditerranéen en Gaule méridionale. Connu anciennement par le biais de prospections et de sondages d’ampleur réduite, cet établissement est considéré comme un site majeur et incontournable du premier âge du Fer pour appréhender les rapports entre indigènes et Grecs dans cette zone de contact privilégiée que constitua le secteur de la basse vallée de l’Hérault.
Fouilles archéologiques programmées de la villa de Saint-Bézard (Aspiran, Hérault) et de l’établissement rural de la Combe de Fignols (Péret, Hérault), juillet 2020
La fouille programmée/chantier-école de Saint-Bézard à Aspiran (Hérault) se déroulera du lundi 6 juillet au vendredi 31 juillet 2020.
Le Programme Collectif de Recherche pluridisciplinaire « Économie et eXploitation des milieux en NARbonnaise Centrale pendant le Haut-Empire » (2020-2023) a pour ambition de traiter de la question du développement économique de cette partie de la Prouincia au Ier et IIe s., à partir d’un territoire atelier correspondant à la zone d’Aspiran/Cabrières (Hérault) (fig. 1) et à travers les résultats d’opérations de fouille programmées concernant un district minier (étudié par une équipe dirigée par N. Houlès), un établissement rural et un complexe domanial, complétés par des opérations plus ponctuelles menées sur plusieurs sites. Cette enquête microrégionale réalisée au sein d’une région bien documentée par toute une série de fouilles programmées ou préventives et des enquêtes d’occupation du sol, entend répondre à des questionnements sur l’exploitation du milieu et sur l’interdépendance éventuelle entre les activités minières et agricoles ainsi que sur l’évolution du paysage. Le cadre de l’étude correspond à l’interfluve Boyne/Dourbie — deux affluents de la rive droite de l’Hérault — et couvre une superficie d’environ 36 km2 (8 km d’est en ouest sur 4,5 km du nord au sud).
Une équipe de 35 encadrants et stagiaires fouillera, en simultané, entre le lundi 6 et le vendredi 31 juillet 2020 la villa de Saint-Bézard et l’établissement rural de la Combe de Fignols situés dans la moyenne vallée de l’Hérault. Les deux opérations seront coordonnées par S. Mauné, Directeur de Recherche au CNRS, secondé par Ophélie Tiago Seoane (doctorante UMR5140 ASM), Oriane Bourgeon, Vincenzo Pellegrino et Séverine Corbeel (docteurs de l’Université de Montpellier) à Saint-Bézard et par Quentin Desbonnets (docteur de l’Université) et Jordan Latournerie (archéologue contractuel) à la Combe de Fignols. Les financements du PCR et des fouilles archéologiques qui s’étaleront jusqu’en 2022 sont assurés par le Ministère de la Culture (SRA Occitanie), le Département de l’Hérault, le LabEx Archimede Montpellier, la Région Occitanie, les communes d’Aspiran et de Cabrières, le Club Archéologique de Montagnac-Pézenas et l’Association Culturelle des Amis de Cabrières.
Mission épigraphique
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Présentation du monument
La tombe du prêtre lecteur et chef Padiaménopé (Pétaménophis) rassemble une collection de corpus funéraires égyptiens et l’intègre dans une architecture exceptionnelle comprenant 22 salles réparties sur 4 niveaux. Ces textes, souvent remaniés par rapport aux versions du Nouvel Empire, sont largement inédits.
Pour plus de détails, voir ici.
Sur la côte orientale de la Corse à l’embouchure du fleuve Tavignano et dans un environnement lagunaire, Aleria est connue comme étant l’une des villes phocéennes d’Occident, l’Alalia mentionnée par Hérodote (I, 165-166) dont la fondation est située vers -565, soit quelques décennies après celle de Massalia (Marseille). C’est cette même Alalia qui, vers -545, accueille tout ou partie des réfugiés fuyant la cité-mère, Phocée, face à la pression de l’empire perse. Le même Hérodote nous dit par ailleurs que durant cinq années, nouveaux venus et Grecs déjà établis sur place cohabitent, mais que la piraterie exercée par les Phocéens en Mer Tyrrhénienne eut tôt fait de susciter une réaction de la part de leurs voisins. Une grande bataille navale opposa alors les Grecs à une coalition étrusco-punique, bataille à l’issue de laquelle les Phocéens furent contraints de quitter la Corse. Une partie d’entre eux gagna peut-être Marseille, les autres se dirigèrent vers l’Italie méridionale, plus précisément en Campanie où ils fondèrent Hyélé (Velia).
En partenariat avec le Centre Franco-Égyptien d’Étude des temples de Karnak (USR 3172 du CNRS, CFEETK), plusieurs projets sont en cours dans le grand temple d’Amon-Rê à Karnak.
Initié en 2010, le relevé épigraphique du reposoir de barque de Philippe Arrhidée, construit au cœur du temple d’Amon-Rê, a été achevé durant la saison 2012. Les dessins vectorisés ont été collationnés, en particulier pour rendre le plus précisément les nombreux restes de couleurs. Des compléments au relevé photographique réalisé en 2011-2012 ont été effectués (2014-2016), en particulier pour des vues de détails. La recherche des blocs épars ayant appartenu à la chapelle a permis d’identifier une quarantaine de fragments.
Les « Magasins nord » de Thoutmosis III sont un ensemble de huit salles accessibles par le couloir périmétral de l’enceinte du temple d’Amon-Rê à Karnak. Bâties par Thoutmosis III, elles forment un complexe à l’accès restreint ayant fait l’objet de plusieurs transformations architecturales dont l’une des plus remarquables est la décoration d’une des salles par Ptolémée Sôter II. Cet ensemble entretient des liens étroits avec l’Akh-menou, nouveau cœur cultuel du temple d’Amon-Rê, mais aussi avec les zones d’accès et le centre du temple de Karnak.
Initié par le Pr. Jean-Claude Goyon, le programme d’étude de l’Akh-menou de Thoutmosis III a déjà produit trois publications : le « Jardin botanique » (N. Beaux), l’analyse architecturale (J.-Fr. Carlotti) et le relevé épigraphique de la Heret-ib (J.-Fr. Pécoil). Afin de compléter le relevé épigraphique de l’Akh-menou, le travail a été réalisé sur les sanctuaires axiaux (avec le sanctuaire d’Alexandre le Grand), les salles solaires situées au nord, les “chambres funéraires”.
Le VIIIe pylône du domaine d’Amon-Rê qui constitue l’entrée méridionale du complexe de Karnak sous le règne d’Hatchepsout (env. 1479-1457 av. n.-è.) n’a encore pas fait l’objet d’un programme de relevés systématiques. Ce monument est à ce jour quasiment inédit en dehors de quelques copies réalisées jadis par Jean-François Champollion (1828-1829) et Karl Richard Lepsius (1844) pour certaines intégrées dans les Urkunden der 18. Dynastie de Kurt Sethe parus en 1906. Ces copies ne sont pas toujours utilisables faute de fac-similés et de relevés photographiques ; en outre, aucune traduction exhaustive n’a été publiée à ce jour.
Le temple de Ptah à Karnak constitue un objet de recherche idéal pour cerner les stratégies du pouvoir royal sur la longue durée. Édifié dans son état actuel à l’époque thoutmoside, hors les murs du temple d’Amon, le temple ne fut intégré que tardivement au domaine d’Amon. Il connut plusieurs étapes de construction, qui ont, à chaque fois, profondément remodelé l’espace de culte et son environnement urbain immédiat.
Le règne singulier d’Amenhotep IV/Akhenaton est marqué par l’émergence d’un culte solaire exclusif et radical centré sur le globe Aton. Les premières manifestations de cette dévotion particulière se situent à Karnak, dans l’enceinte cultuelle du dieu Amon-Rê où le pharaon a érigé différents temples destinés à accueillir les pratiques cultuelles du roi envers sa divinité. Hormis quelques vestiges encore en place ayant permis de mettre en évidence la présence de temples amarniens dans cette enceinte, les talatat, petits blocs de grès aux dimensions standardisées, parfois imagées et ayant été utilisées pour l’élévation de ces architectures, forment les rares témoins pouvant encore permettre de documenter ces structures et le rôle joué par celles-ci dans l’affirmation du pouvoir royal. L’examen de ces documents au travers d’assemblages des blocs fournit ainsi de nombreuses données d’ordre historique, architectural, épigraphique ou politique. L’organisation des assemblages dans l’espace permettra une meilleure compréhension de l’iconographie dans sa globalité et des implications politique et religieuse de ces édifices.
Le grand temple d’Amon-Rê Karnak est un temple divin, consacré au culte d’un dieu majeur, Amon-Rê, synthétisé à l’aube du Moyen Empire (XIe dynastie) et dont le culte a été largement étudié jusqu’ici. Cependant, Karnak apparaît de plus en plus avoir également été un centre de culte royal. Cet aspect a été peu mis en lumière et étudié tant Amon-Rê et ses liturgies sont omniprésents. Or, la question qui se pose désormais est celle de savoir si le culte royal a été consubstantiel à la théologie élaborée et développée par les théologiens thébains du Moyen et du Nouvel Empire ou non. L’étude se concentrera sur une période allant du début de l’histoire religieuse de Karnak au Moyen Empire à la fin de la XVIIIe dynastie, et aura pour objectif de définir et d’étudier les lieux où pouvait s’exercer le culte royal, les supports de culte et la nature du culte royal.
Ce programme a pour objet l’étude et la publication de tous les monuments d’Amenhotep Ier à Karnak. La totalité des blocs ont déjà été fichés, documentés, photographiés, dessinés. La plupart ont été assemblés sur le papier en scènes de parois. La vectorisation des dessins de publication est en cours. Des plans et élévations en restitution des différentes structures architecturales ont pu être dressés et la détermination des diverses phases de construction a pu être menée.
Lancé en janvier 2013, le projet Karnak (CNRS – Labex ARCHIMEDE, ANR-11-LABX-0032-01, Programme « Investissement d’Avenir » – USR 3172 – CFEETK / UMR 5140, Équipe ENiM) a pour ambition d’organiser et de rendre accessible la documentation textuelle issue des temples de Karnak. Ce projet d’édition des inscriptions des temples de Karnak est fondé sur un dépouillement exhaustif des documents et inscriptions collationnées sur l’original. Chaque document reçoit un numéro d’identifiant unique (KIU : Karnak Identifiant Unique) lors de l’intégration à la base de données. Toutes les informations relatives à un document (édition typographique, translittération, photographies, fac-similés, documents d’archives) sont accessibles à partir d’une notice unique.
Le site du Mas des Tourelles est localisé à 4 km au sud-ouest de l’agglomération antique d’Urgenum/Beaucaire. Entre la Costière de Nîmes et à la rive droite du Rhône, le Beaucairois constitue l’une des zones les plus dynamiques de Narbonnaise. Ce territoire de la cité de Nîmes se situe en effet au carrefour du principal axe terrestre de la province, la via Domitia, et de l’une des plus importantes artères commerciales du monde romain, l’axe Rhône-Saône-Rhin. Cette position stratégique a ainsi entrainé le développement d’une viticulture commerciale extrêmement active au Haut-Empire.
La villa du Mas des Tourelles représente un site emblématique de cette zone. L’établissement fondé durant la période tardo-républicaine prend son essor au cours du Ier s. ap. J.-C. Il semble disposé d’installations viticoles dès la période-julio-claudienne. Il se dote par ailleurs d’un atelier de potiers à partir de la seconde moitié du Ier s. Ce dernier produit des amphores Gauloise 1 et Gauloise 4 jusqu’au IIIe s. afin de diffuser régionalement le vin du Beaucairois par voie terrestre et à longue distance par voie fluvio-maritime.
La fouille conduite depuis 2019 sur ce site (F. Bigot, Q. Desbonnets dir.), s’inscrit dans un projet de recherche sur les ateliers d’amphores de Narbonnaise dans la continuité des travaux conduits au sein de l’équipe TP2C dans la moyenne vallée de l’Hérault, en Bétique et à Arles. L’objectif est en effet de renseigner l’organisation de la production des conteneurs vinaires de la basse vallée du Rhône à travers l’étude d’un atelier rural. Les fouilles des dépotoirs du Rhône à Arles ont en effet bien mis en évidence le rôle central des ateliers de ce secteur, aux premiers rangs desquels les officines portuaires arlésiennes. Cependant l’abondance des centres de fabrications ruraux et l’analyse des estampilles sur amphores témoignent que de nombreux conteneurs sont également tournés dans les villae. Toutefois, aucun atelier rural n’a jusqu’à alors fait l’objet d’une analyse approfondie.
L’objectif de la campagne triennale (2021-2023) sur le site du Mas des Tourelles est ainsi de mettre par une fouille extensive l’ensemble des structures artisanales (fours, bassins, hangars, dépotoirs …) afin d’observer l’organisation de la production dans un domaine. L’analyse vise ainsi à mieux appréhender comment se structure la production d’amphores à l’échelle de la basse vallée du Rhône. Ce projet vise par ailleurs à appréhender l’impact de cette activité sur le terroir et son intégration dans l’exploitation de campagnes bas-rhodaniennes. L’analyse des structures archéologiques s’accompagne ainsi d’étude paléoenvironnementales conduites par Chr. Vaschlade (RO, Mosaïques archéologie) sur les charbons de bois et J. Gomes sur les carporestes (J. Gomes, doctorante UMR5140).
Pour plus d’informations sur la fouille :
2aec2a.e-monsite.com
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Fig. 1 : Vue du site archéologique du Mas des Tourelles (Cl. V. Lauras, Globdrone)
Fig. 2 : Vue des fours installés dans la partie occidentale de la villa du Mas des Tourelles (Cl. V. Lauras, Globdrone)
Fig. 3 : Vue d’un des dépotoirs d’amphores de l’atelier du Mas des Tourelles (cl. Fl. Huvet).