Le site Lattara, Hérault

La ville portuaire antique de Lattara (Lattes) située à l’embouchure du Lez, fleuve côtier du département de l’Hérault, au bord d’un étang lagunaire, constitue depuis la fin des années 1980 un riche terrain de recherches autour de l’habitat protohistorique méditerranéen. En 2016 un nouveau programme de recherche a été lancé sur son port d’époque romaine dans les terrains situés au sud de la partie du site où se sont déroulées jusqu’à présent les fouilles programmées.

Site internet officiel : http://www.lattara.culture.fr/

Visionner le film "Lattara, 2600 ans d’histoire"

Les travaux de terrain qui y sont menées depuis 1963 (fouilles du Groupe Archéologique Painlevé, sous la direction d’H. Prades), puis, à partir de 1983, dans le cadre d’une fouille programmée successivement dirigée par M. Py, T. Janin, et enfin P. Garmy ont en effet très largement confirmé la richesse du gisement et ses potentialités. Celles-ci sont de deux ordres : spatial d’une part – on peut obtenir sur le site une vue très ample du système urbain, à partir d’un terrain d’un seul tenant (acquis par l’État pour la fouille archéologique, récemment cédé à la Région Languedoc-Roussillon puis à Montpellier Méditerranée Métropole), étendu (de l’ordre de 10 hectares) et dénué de toute contrainte. C’est ce qui a motivé le choix de l’un des axes prioritaires de la fouille, concernant l’exploration extensive de la ville. Potentialités d’autre part dans le temps long : le site de Lattes, fréquenté depuis le Néolithique, est urbanisé au début du Ve s. av. n. è. puis reste occupé ensuite de manière continue et intensive jusqu’à la période romaine. Or la position de la ville dans une zone basse du rivage lagunaire languedocien a provoqué de constantes difficultés en relation avec l’eau, et incité les habitants à surhausser sans cesse le sol des maisons et des rues. D’où une stratigraphie épaisse, évaluée dans la zone fouillée à près de 5 m de puissance, et fortement subdivisée. Ces conditions de gisement sont particulièrement favorables à une étude diachronique fine de l’évolution des données de civilisation durant pratiquement tout l’âge du Fer et la transition avec l’époque romaine.

Les résultats acquis et les données publiées sur le site de Lattara sont d’ores et déjà considérables, mais bien des problèmes n’ont été encore qu’effleurés et ceux qui ont été traités ne constituent qu’une part infime des potentialités du gisement.

 

Un programme renouvelé

Au mois de juin 2017 a débuté sur le site de Lattes Saint-Sauveur un programme de fouilles triennal sur le port d’époque romaine de l’agglomération de Lattara. Ce programme dirigé par Gaël Piquès (CNRS, ASM-UMR5140) s’inscrit dans la continuité des travaux réalisés sur le port par D. Garcia à la fin des années 1990, ainsi que dans le cadre des recherches menées actuellement sur les ports du sud de la Gaule, à travers notamment le PCR « Les ports antiques de Narbonne » (dir. C. Sanchez, CNRS, ASM-UMR5140).

Les recherches portent sur un vaste terrain, jusqu’à présent peu exploré, qui s’étend au sud de la partie enclose de la ville, fouillée 1983 à 2015, sous les directions successives de M. Py, de T. Janin puis de P. Garmy. Afin de préparer la mise en place de ce nouveau programme, des prospections géophysiques, réalisées par V. Mathé et A. Camus (Université de la Rochelle), couplées à des sondages de vérification ont été effectués en 2016 sur l’ensemble de la parcelle concernée. Ces travaux ont permis de cerner les limites de l’extension méridionale de la ville, de localiser plusieurs bâtiments potentiellement en lien avec l’activité portuaire, puis de mettre en évidence la présence d’un chenal d’accès au port. Ce chenal d’une quinzaine de mètre de large et d’une profondeur initiale de trois mètres, a livré de nombreux lots de céramiques et d’objets de la vie quotidienne qui datent son fonctionnement du dernier quart du Ier s. av. n. è. au IIe s. de n. è. Parmi le mobilier, figure de nombreux objets exceptionnels, notamment en bois, ainsi que de nombreux restes organiques (graines, noyaux, restes de poissons, de mammifères…) qui nous renseignent sur les activités anthropiques (production de vin, de sauce de poissons, de boucherie..). Parallèlement à la fouille du chenal, les travaux de 2017 ont porté sur la fouille d’un bâtiment à vocation commerciale et artisanale, adossé à un entrepôt.

La campagne de fouille 2019 sera centrée sur le chenal et ses abords. Pour s’inscrire au chantier de fouille, voir en bas de page.

 

Un projet pluridisciplinaire soutenu par une forte équipe internationale

L’équipe de Lattes, bénéficiant depuis plusieurs années de collaborateurs fidèles appartenant à diverses institutions, a récemment été renforcée par des participations nouvelles, de la part aussi bien de chercheurs ou enseignants professionnels que d’étudiants et de doctorants. Le choix a été fait délibérément de mettre en place une équipe internationale, intéressés par les mêmes problématiques (Université de Lérida, Université de Barcelone, ICAC-Tarragone et Gettysburg College-Pennsylvanie).

 

Orientations bibliographiques et documentation

Outre les 23 volumes de la série Lattara, réunissant 129 auteurs, 520 articles et 10557 pages imprimées, outre les articles publiés dans diverses revues, trois bilans de synthèses ont été tirés des recherches menées sur le site :

  • un dossier en 1993 dans la revue Gallia (M. Py et D. Garcia, Bilan des recherches archéologiques sur la ville portuaire de Lattara, Lattes, Hérault, Gallia, 50, 1993, p. 1-93 consultable à l’adresse : Persée,
  • un deuxième dossier, treize ans après, dans la même revue (T. Janin et M. Py dir., Lattara, Lattes, Hérault, nouveaux acquis, nouvelles questions sur une ville portuaire protohistorique et romaine, Gallia, 65, 2008, p. 5-230),
  • et une monographie résumant le tout, publiée fin 2009 (M. Py, Lattara, Lattes, Hérault, comptoir méditerranéen entre Étrusques, Grecs et Romains, éditions Errance, Paris, 2009, 348 p., 820 fig.).

Par ailleurs, un site Internet (« Lattes en Languedoc, les Gaulois du sud »), présentant un résumé des connaissances actuelles, a été élaboré en 2008 en collaboration avec le Ministère de la Culture (adresse : www.lattara.culture.fr ; auteurs : Thierry Janin et Michel Py ; coordination : Thomas Sagory, MRT/MCC).

 

 

 

Modalités d’inscription à la campagne de fouille du 1 au 27 juillet 2019

La durée du stage est de quatre semaines : la participation à toute la durée du stage est demandée. Les conditions de participations : être âgé au moins de 18 ans et être vacciné contre le tétanos.

Les personnes intéressées doivent s’inscrire de préférence par le biais du formulaire électronique ci-après à remplir, il sera envoyé automatiquement par mail à Gaël Piquès. Une réponse vous sera donnée dans un délais au maximum de deux semaines.

Renseignements

  • Logement : pris en charge (camping sur place – la tente et le sac de couchage ne sont pas fournis)
  • Repas : pris en charge
  • Horaires de travail : du lundi au samedi 7h-14h
  • Venir équiper d'une paire de bottes imperméables (en caoutchouc) et de chaussures de fouille (de sécurité ou de randonnée) pour la partie « terrestre », d’un chapeau et de crème solaire.

Le traitement du mobilier (lavage, marquage, pré-inventaire) et des prélèvements bioarchéologiques (tamisage, tri) sera réalisé durant le stage, en parallèle des travaux de terrain.

 

Accès

Le voyage est à la charge des participants. On accède au site de Lattes :

  • En train : arrivée à la gare de Montpellier Saint-Roch (et non Sud de France), prendre le tramway (ligne 3, direction Lattes-centre). Arrivé au terminus du tram, à Lattes, prendre la direction du Musée Archéologique Henri Prades, la base de fouille se trouve juste à l’entrée du musée (390 route de Pérols, 34970 LATTES).

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. au 04 67 14 58 19

Université Paul Valéry
UMR5140-Archéologie des Sociétés méditerranéennes
A l’attention de Gaël Piquès
Route de Mende
34199 Montpellier Cedex

S’inscrire à l’aide du formulaire électronique. Votre demande sera automatiquement transmise à Gaël Piquès.