Revue Archéologique de Narbonnaise, Tome 53
Le tome 53 de la revue vient de sortir. Vous trouverez ici le sommaire.
Bonne lecture !
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Oriane Bourgeon
Dès la fin du Ier s. ap. J.-C., la population de Rome avoisine le million d’habitants. À cette époque, Auguste planifie la conquête des contrées septentrionales. L’approvisionnement du peuple de l’Vrbs et des armées est une préoccupation de premier ordre. Le ravitaillement en huile d’olive, produit indispensable au quotidien romain, devient alors un enjeu de taille. Pour répondre à cette demande exponentielle, la Bétique devient le principal centre de production d’huile de l’Empire, alimentant tout l’Occident romain durant plus de trois siècles.
Si ce phénomène économique majeur est relativement bien appréhendé en ce qui concerne la commercialisation et la consommation de l’huile de Bétique, la question des conditions de sa production et de celle des amphores associées a longtemps été délaissée. Or, les caractéristiques d’un courant commercial ne peuvent être établies sans comprendre celles de la production qu’il présuppose.
Cette étude est ainsi consacrée aux centres de production d’amphores de la vallée du Genil, territoire exceptionnel correspondant à la plus importante concentration d’ateliers de potiers du monde romain. Cette microrégion livre par conséquent des quantités de données archéologiques et épigraphiques hors du commun.
Le classement et l’analyse systématique de nombreuses données acquises sur le terrain ont permis de renouveler de manière considérable les connaissances disponibles jusqu’alors et d’offrir une nouvelle lecture de ce secteur de l’économie antique. Ces données inédites sont venues nourrir un certain nombre de réflexions relatives à l’artisanat potier, à l’histoire des techniques et à l’organisation du travail au sein de la fabrique.
Les centaines de timbres collectés permettent de lever le voile sur tout un pan de la population rurale, généralement tenu en marge de la grande épigraphie et des textes antiques. L’analyse de ce catalogue épigraphique de référence dresse un tableau général des acteurs de la production, de leur rôle au sein de la fabrique, de leur statut et de leur rang social, ainsi que des stratégies économiques mises en place.
Cette approche multiscalaire, partant de l’analyse de chaque atelier jusqu’à la mise en corrélation des résultats obtenus à l’échelle de la vallée, permet de mettre en regard l’histoire sociale avec l’histoire des techniques, et ainsi de retracer tout un pan de l’histoire socio-économique de la Bétique romaine.
"La production d'amphores à huile dans la vallée du Genil. Contribution à l'Histoire socio-économique de la Bétique romaine", publié aux éditions Instrumenta (n°78) de l'Université de Barcelone (fascicule 27 de L'Union Académique Internationale, Timbres Amphoriques), 2021.
Ouvrage disponible :
auprès de distributeurs espagnols et sera prochainement en vente en France. La page web de la maison d’édition est la suivante : http://www.edicions.ub.edu/ficha.aspx?cod=13991
Et d’autres sites où l’ouvrage est également disponible :
https://www.casadellibro.com/libros/historia/arqueologia/arqueologia-historica-de-espana/115001002/idioma-frances-11
https://www.librerialamistral.es/es/libro/la-production-damphores-a-huile-dans-la-vallee-du-g_T760360039
https://www.todostuslibros.com/autor/bourgeon-oriane
https://www.marcialpons.es/libros/la-production-damphores-a-huile-dans-la-vallee-du-genil-ier-ve-s-ap-j-c/9788491687443/
Le présent ouvrage livre la documentation hiéroglyphique du secteur de Bab el-Maganîn, dans la ville moderne d’Ermant, au sud de Louqsor. À près de 300 mètres du temple principal consacré au dieu Montou-Rê, une porte d’enceinte bâtie sous le règne d’Antonin le Pieux (138-161 apr. J.-C.) témoigne d’un domaine cultuel secondaire, enfoui sous les habitations. Alentour, gisent des dizaines de blocs épigraphiés. Ces ensembles lapidaires ont été partiellement publiés en 1940 par Robert Mond et Oliver Humphrys Myers, puis par Adel Farid en 1979. Sous les auspices de l’Ifao, la reprise des travaux sur le site d’Ermant a permis progressivement de réunir la totalité de cette documentation éparse, que les archives de l’Egypt Exploration Society à Londres ont significativement enrichie. Parmi cette matière épigraphique hétérogène, il est possible de proposer un assemblage partiel d’une porte monumentale aux noms de Ptolémée VI Philométor, Ptolémée VIII Évergète II et Ptolémée IX Philométor II. Malgré leur caractère fragmentaire, ces inscriptions livrent des informations importantes sur les cultes du dieu Montou-Rê et de ses parèdres dans la région thébaine à l’époque gréco-romaine.
This book presents the hieroglyphic documentation of the site of Bab el-Maganîn, located in the town of Armant, south of Luxor. An enclosure gate built by Antoninus Pius (138–161 AD) bears witness to a secondary cultic domain, buried under the modern houses nearly 300 meters from the main temple dedicated to the god Montou-Re. Around it lie dozens of inscribed blocks. These sets of stones were partially published in 1940 by Robert Mond and Oliver Humphrys Myers, then by Adel Farid in 1979.
The work resumed at Armant under the auspices of the IFAO has gradually allowed to bring together all of this scattered documentation, which the archives of the Egypt Exploration Society in London have significantly enriched. Amongst this heterogeneous epigraphic material, it is possible to virtually reconstruct part of a monumental gate bearing the names of Ptolemy VI Philometor, Ptolemy VIII Euergetes II and Ptolemy IX Philometor II. Despite their fragmentary nature, these inscriptions provide important information about the cults of the god Montu-Re and his relatives in the Theban area during the Graeco-Roman period.
Chr. Thiers, Ermant II. Bab el-Maganîn (Ermant II, nos 1-33), MIFAO 147, Le Caire, 2022, ISBN 9782724708516
En savoir plus, revue de sommaire, préface...
Le site d’Entremont, immédiatement au nord de la fondation romaine d’Aquae Sextiae Salluviorum, est un oppidum fouillé depuis 1946 et classé comme Monument Historique en 1980. Bien qu’il soit mondialement connu par les découvertes de sculptures rattachées à des cultes héroïques depuis 1817, les résultats des recherches de terrain poursuivies jusqu’en 2011 n’avaient jusqu’alors fait l’objet que d’approches générales ou de publications partielles. En regroupant l’ensemble des données recueillies, cet ouvrage relate les acquis, mais aussi les interrogations liées à l’occupation de ce plateau dès la fin du premier âge du Fer, mais pour l’essentiel au IIe s. av. n. è.
La mise en perspective de l’intégralité de la documentation, des premières fouilles assez rapides aux recherches plus récentes mieux documentées, permet désormais de percevoir plus précisément les étapes chronologiques de l’occupation du site et de leurs spécificités. Quatre grandes périodes sont individualisées et caractérisées. Sur une implantation initiale à connotation fortement cultuelle et votive (entre le V e s. et le début du IIe s. av. n. è.), le plateau devient vers 180 le lieu d’une première agglomération, de superficie réduite mais planifiée et fortifiée, pour une communauté agropastorale. Son destin sera de courte durée, car l’instabilité politique de cet arrière-pays de Marseille grecque et les conflits qui en découlent, la condamne, vers 160 ou peu après, à être totalement enclavée dans une seconde, plus vaste, et mieux protégée.
Les analyses de la documentation architecturale des deux habitats successifs nous fournissent un éclairage exceptionnel sur l’évolution rapide au cours du IIe s. des communautés indigènes régionales, leurs attentes et leurs savoir-faire, comme sur la diversité de leurs aspirations politiques, économiques et culturelles. Après le milieu du siècle, l’oppidum d’Entremont nous révèle une société bien moins égalitaire qu’auparavant, avec un clivage perceptible des classes sociales qui ira en s’amplifiant. Au puissant développement architectural du troisième quart du siècle, l’émergence de circuits économiques structurés avec la Méditerranée par une part de ses élites, répond l’affirmation ostentatoire de valeurs guerrières traditionnelles, apparemment toujours dominantes. Les tensions intercommunautaires qui en découlent, éclairées par les textes anciens, celles aussi développées avec Marseille, puis avec Rome, se concluront par les interventions militaires de cette dernière, d’abord en 124-123, puis après un renouveau de l’habitat, de manière encore plus radicale vers 100/90 av. n. . Le site est alors arasé et déserté.
Aux données commentées et illustrées de l’architecture et de son environnement stratifié sont associées celles sur le monnayage du site et les vestiges anthropiques recueillis.
Un volume de 800 pages, 976 figures et 11 tableaux.
Une vingtaine d’auteurs ont contribué la rédaction de cet ouvrage, dirigé par Patrice Arcelin. Ce dernier est directeur de
recherche au CNRS (honoraire), spécialiste de la protohistoire méditerranéenne, auteur d’articles et d’ouvrages sur les relations
entre Grecs et indigènes. Il a dirigé de nombreuses fouilles, notamment sur le site d’Entremont.
Patrice Arcelin (dir.). ENTREMONT, une agglomération de Provence au IIe s. avant notre ère (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) - Montpellier : Editions de l’Association de la Revue Archéologique de Narbonnaise, 2021. 800 p. ISSN 0153-9124. ISBN 979-10-92655-15-5.
Prix : 50 euros
Sous la direction de Sandrine Agusta-Boularot, Cyril Courrier -
Depuis la publication par Otto Hirschfeld, en 1888, du tome XII du Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL) et du supplément qu’Émile Espérandieu lui ajouta en 1929, les découvertes épigraphiques se sont multipliées sur le sol de la province romaine de Narbonnaise. Des prospections ont permis de retrouver des inscriptions que l’on croyait perdues du temps d’O. Hirschfeld. De nouvelles lectures ont amélioré certaines leçons du CIL.
Dirigée à l’origine par Jacques Gascou, puis par Sandrine Agusta-Boularot depuis 2008, la collection des Inscriptions latines de Narbonnaise (ILN) s’est donné pour objectif de publier, cité par cité, toutes les inscriptions latines connues à ce jour (à l’exception des inscriptions chrétiennes et des textes de l’instrumentum), en les accompagnant systématiquement de photographies ou de dessins et en leur adjoignant un substantiel commentaire onomastique et historique.
Ce volume, le premier consacré à la capitale de la province, Narbonne (ILN, tome IX.1), comprend 282 inscriptions provenant essentiellement de la ville elle-même, auxquelles s’ajoutent quelques textes majeurs découverts sur le territoire. S’il contient des inscriptions de première importance comme la « loi du flamine » ou la dédicace de « l’autel au Numen d’Auguste », ce corpus éclaire aussi le quotidien de ce qui fut la plus ancienne colonie de droit romain des Gaules : dédicaces aux divinités romaines, hommages aux empereurs ou à des notables locaux, épitaphes riches d’informations sur le commerce et l’artisanat antiques, sur les rapports familiaux et sociaux, etc.
Le corpus des notices est précédé d’une série de synthèses où sont présentés sur nouveaux frais l’histoire de la colonie, les institutions municipales, les dieux du culte public, les limites du territoire, la topographie et l’urbanisme de la ville, la société, les nécropoles, la typologie des épitaphes et leur rôle au sein des enclos funéraires, l’histoire des collections jusqu’à la création du musée Narbo Via et, pour la première fois, la tradition antiquaire.
Des cartes, des tableaux, une bibliographie fournie, des indices très détaillés et des tables de concordance complètent ce recueil.
Cette quatrième édition des Documents de Théologies Thébaines Tardives prolonge les études sur les pratiques cultuelles mises en œuvre dans la région thébaine au premier millénaire avant notre ère, et plus spécifiquement à l’époque ptolémaïque et romaine.
Les huit contributions questionnent des documents et des thématiques liés aux cultes taurins (Boukhis d’Ermant, taureau de Médamoud), aux rôles de Khonsou et d’Osiris dans les rituels de la Butte de Djémê, à la participation des figures de Shemayt et Matyt à la fête de Min et au rôle des prêtres-astronomes dans la gestion des offrandes du dieu Amon-Rê à Karnak ; les fonctions des divinités primordiales thébaines (Ogdoade) sont étudiées à l’aune des spécificités théologiques des temples d’Edfou et Dendara, dans lesquels elles ont été adoptées.
Mots-clés : Khonsou(-Chou), Aménopé, Amon-Rê, Kematef, Ogdoade, Osiris, Boukhis, taureau sacré, fête de Min, Deir Chélouit, Dendara, Djémê, Edfou, Ermant, Karnak, Médamoud, Médinet Habou, Opet, Tôd, prêtre-astronome.
Prix de vente : 25 euros (http://www.enim-egyptologie.fr/index.php?page=cahiers)
Auteur : Ghislain Bagan
Avec les contributions de Michel Bats, Guilhem Beugnon, Pascal Capus, Isabelle Commandré, Éric Gailledrat, Olivier Ginouvez, Denis Guilbeau, Michel Kazanski, Thibault Lachenal, Vincent Lauras, Stéphane Mauné, Michel Py, André Rivalan, Serge Sotos, Jean Vaquer
Archéologie d’un territoire languedocien – Les avant-monts entre Orb et Hérault, Vailhan : Les Arts Vailhan, 2020, 232 P.
ISBN : 9782956324232
Le Languedoc central constitue un espace qui tire son originalité d’une situation composite intégrant à la fois les premiers contreforts du Massif central au nord et une large plaine littorale ouverte sur la Méditerranée au sud. Principalement marqué par les vallées fluviales de l’Orb à l’ouest et de l’Hérault à l’est, il constitue une zone de pénétration et de circulation majeure marquée par des influences culturelles diverses. Cette région se caractérise également par une forte activité archéologique, programmée et préventive, associée à une longue tradition de recherche associative.
Suivant une approche diachronique couvrant une période comprise entre la Préhistoire et le haut Moyen Âge, sont particulièrement considérés dans cet ouvrage la place du littoral, le rôle des vallées fluviales et de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’arrière-pays ». L’approche se fonde dans la mesure du possible sur la confrontation des données issues de la culture matérielle, de l’implantation des sites, de l’économie et des échanges, et souligne des spécificités et/ou des récurrences territoriales entre les différentes périodes abordées.
Prix : 25 € à retirer au CREDD de Vailhan ou 33 € frais de port compris.
Paiement à envoyer à l’adresse suivante :
Les Arts Vailhan
1, impasse du Château
34 320 Vailhan
Pour un paiement par chèque, l’ordre est « Les Arts Vailhan »
Gilles Amaury, Mauné Stéphane (dir). La datation des contextes archéologiques dans le sud-est de la Gaule (IIe-IIIe s. ap. J.-C.), Coll. Archéologie et Histoire Romaine (AHR), 46, Dijon : Editions Monique Mergoil, 2021, 374P. ISBN : 978-2-35518-062-0
Claire-Anne de Chazelles, Emilie Leal, Agnès Bergeret, Isabelle Rémy
Cet ouvrage collectif représente la première synthèse exhaustive consacrée à l’architecture médiévale en terre crue du Midi méditerranéen. En France, l’éventualité de constructions en terre durant le Moyen Âge, pressentie au cours de fouilles dès la fin des années 1980, a été spectaculairement révélée au début du xxie siècle par la découverte déterminante d’immeubles urbains en bauge et en pisé, préservés sur plusieurs niveaux et encore habités. Le patrimoine médiéval en terre recensé dans ce livre illustre tous les procédés techniques possibles — bauge, pisé, brique crue, torchis — et se manifeste de l’Aude aux Bouches-du-Rhône. Il couvre une longue période, allant du viie au xve siècle, et prend place dans des contextes aussi bien ruraux qu’urbains. Le domaine domestique n’est pas seul concerné puisque des fortifications en terre massive sont l’autre grande originalité des régions méridionales.
L’ouvrage s’organise en deux parties, l’une constituée par des synthèses et l’autre par un catalogue de quatre-vingt-cinq notices qui ont fourni un très riche matériau, souvent inédit, d’étude et de réflexion sur l’habitat et les fortifications en terre du Moyen Âge. Les synthèses couvrent un champ étendu, depuis les conditions historiques et sociales de mise en chantier des édifices ou des enceintes en terre jusqu’à la restitution architecturale des maisons urbaines, en passant par l’analyse de la terminologie et de la toponymie en occitan et catalan, l’apparence et le décor des bâtiments et leurs transformations au cours du temps.
C’est dans le cadre du programme ARCHEAPOT "ARCHEologie de l'Artisanat POTier vinicole en Narbonnaise centrale (2016-2020)" du LabEx Archimede-Montpellier qu’à été réalisée cette monographie d’un atelier de potiers qui a fonctionné entre la fin du Ier s. av. J.-C. et le début du IIIe s. ap. J.-C. Ce programme avait pour objectif de finaliser par une série de recherches archéomagnétiques, architecturales et anthracologiques, l'étude des fours à amphores vinaires de plusieurs ateliers de potiers situés dans la vallée de l'Hérault (cité de Béziers). Après l’article monographique consacré à l’atelier de l’Estagnola (Aspiran) publié en 2018 dans le dossier de la Revue Archéologique de Narbonnaise 50-51 « Recherches récentes sur les ateliers de production et les amphores vinaires de Gaule Narbonnaise et de Tarraconaise » (dir. S. Mauné, F. Bigot et S. Corbeel ; Actes de la table-ronde d’Aspiran, 24-25 mars 2016, Montpellier 2017-2018, 259 p.) cet ouvrage vient clore ce travail collectif qui a réuni une petite dizaine de chercheurs de l’UMR5140 ASM et de l’UMR5554 ISEM de Montpellier.
Situé à la limite de la vallée de l’Hérault et de la Terminaison occidentale de la Garrigue de Montpellier, l’atelier de potiers de Contours a bénéficié en 2004 d’une fouille programmée qui a permis de mettre au jour des fours, des bassins pour le traitement de l’argile ainsi que des vestiges de bâtiments utilisés entre l’époque augustéenne et la fin du Haut-Empire. L’atelier qui couvrait une surface globale de 8000 m2 a produit des matériaux de construction, tuiles essentiellement, un peu de céramiques à pâte claire pour la préparation et le service et surtout des amphores vinaires régionales, imitations de modèles fuselés de tradition méditerranéenne et types ovoïdes à fond plat parfaitement intégrés au corpus des amphores de Narbonnaise dites « Gauloise ».
L’analyse des données archéologiques locales recueillies lors de prospections et de fouilles réalisées dans les années 1990 fait supposer que l’installation de cet atelier aux confins nord-orientaux de la colonie romaine de Béziers, à proximité de sa frontière avec les territoires arécomiques de Samnaga (Murviel-lès-Montpellier) et de Forum Domitii (Montbazin), est liée à la présence d’une forêt publique, peut-être exploitée dans le cadre juridique spécifique d’agri occupatorii, c’est-à-dire de terres de confins non cadastrées et qu’il était possible d’exploiter sans contraintes fiscales. La chronologie de l’atelier a été établie grâce au logiciel Chronomodel© par le croisement des informations chronostratigraphiques, des résultats des études céramologiques ainsi que des datations archéomagnétiques et des C14 effectués sur les fours. La dynamique de l’atelier sur plus de deux siècles a ainsi pu être restituée et se singularise par la présence, dès la phase ancienne (dernier tiers du Ier s. av. J.-C./début du Ier s. ap. J.-C.) de fours de taille imposante.
Sont ensuite exposés les résultats des observations réalisées sur la chaine opératoire, depuis les bâtiments qui abritaient les potiers, en passant par les fosses d’extraction d’argile, les bassins de traitement de l’argile et les fours. Ces derniers ont fait l’objet de descriptions uniformisées et approfondies, en particulier les cinq grands fours circulaires superposés qui constituent une étude de cas méthodologique d’un grand intérêt. Ces descriptions et analyses constituent la base de réflexions portant sur l’histoire des techniques, avec la question de l’origine et de la diffusion des fours à double alandier et double couloir de chauffe et aboutissent à des évaluations chiffrées des capacités de production en amphores de l’atelier. Est ensuite proposée une réflexion sur les rapports entre la production annuelle d’amphores de Contours, la surface de vigne correspondante et la capacité de stockage vinicole d’établissements ruraux proches, explorés par le biais de fouilles extensives. In fine, une étude anthracologique consacrée à la question du combustible et à la gestion des espaces boisés est proposée et aboutie également à des estimations chiffrées de la superficie couverte par ces derniers.
La dernière partie de cette monographie est ensuite dévolue à l’étude des productions de l’atelier (amphores et céramiques à pâte claire) et à leur chronologie, à travers la céramologie et l’archéométrie (analyses physico-chimiques) et replace ces données dans une perspective provinciale élargie.
La conclusion enfin permet de s’interroger sur les spécificités de cet atelier et sur l’apport de son étude pluridisciplinaire pour la connaissance des structures socio-économiques de Gaule Narbonnaise.
Référence : S. Mauné, R. Bourgaut, avec des contributions de J.-Cl. Bessac, Ch. Carrato, L. Chabal, A. Chartrain, Ph. Dufresne, G. Fabre, Ph. Lanos, H. Savay-Guerraz, A. Schmitt, Ch. Vaschalde, G. Vincent. Contours (Saint-Pargoire, Hérault, France). Recherches pluridisciplinaires sur un atelier d’amphores de Gaule Narbonnaise (fin du Ier s. av. J.-C.-déb. du IIIe s. ap. J.-C.), Lattes, Edition de l’Association pour le Développement de l’Archéologie en Languedoc-Roussillon, 2020. Coll. Monographies d’Archéologie Méditerranéenne (MAM), 40, 364p. Bibliogr. ISBN : 978-2-912369-39-0
Prix : 30 €
Dir. Christophe Thiers (et Ch. Labarta, A. Tillier)
Une nécropole du Haut-Empire à Lattes
Fouilles Henri Prades-Groupe Archéologique Painlevé 1968-1971
sous la direction de Lionel Pernet et Mario Marco
tome 1
Cet ouvrage collectif propose le catalogue complet des sépultures romaines mises au jour entre 1968 et 1971 par le Groupe archéologique Painlevé, présidé par l’archéologue amateur Henri Prades, inventeur du site de Lattara. Réalisées dans des conditions très difficiles, ces fouilles en tranchées ont livré à l’époque environ 170 tombes contenant des centaines d’objets du début du Haut-Empire ainsi que trente stèles inscrites. Ce premier tome contient une introduction avec des plans des fouilles, une mise en contexte de cette découverte et l’analyse détaillée des inscriptions gravées par Michel Christol.
Sommaire
Lionel Pernet
Avant-propos
Première partie
Mario Marco et Lionel Pernet, avec des contributions de Juliette Michel et Jean-Louis Paillet
Historique des fouilles, contexte, chronologie, pratiques et structures funéraires
Deuxième partie
Paul Bailet, Michel Christol, Armelle Gardeisen, Mario Marco, Juliette Michel, Lionel Pernet, Stéphanie Raux, Corinne Sanchez et Sarah Silvéréano, avec une contribution de Cécile Carrier
Catalogue des sépultures
Troisième partie
Michel Christol
Analyse épigraphique des stèles
ISSN 0996-6900-24
L’étude des céramiques de stockage constitue un champ de la rechercherecherches menées depuis la fin des années 2010 ont mis en évidence l’importance du dolium dans l’économie oléo-vinicole romaine. Inspiré par les recherches terrestres et maritimes respectives des deux éditrices du volume, cet ouvrage constitue les actes d’une table ronde tenue en 2013 à Aspiran. La rencontre avait pour principal objectif de rendre compte de la diversité des formes et des usages de ce conteneur à l’échelle de la Méditerranée nord-occidentale, en privilégiant des études de cas inédites.
L’organisation des quinze contributions présentées dans ce volume a conservé la répartition des deux journées de la rencontre ; la confrontation des données issues des contextes terrestres et maritimes est apparue essentielle. Les passerelles entre les deux dossiers sont en effet nombreuses, à commencer par la caractérisation typologique, celle des ateliers de potiers, ou encore l’analyse du dossier épigraphique, justifiant ainsi leur publication conjointe. La première partie apporte un regard nouveau sur la production et les usages du dolium en contexte terrestre. Elle propose une série d’études comparatives menées à large échelle traitant du dolium en lui-même (typologie, marques de capacités, estampilles, techniques de vinification), mais aborde également des études de cas d’ateliers et d’installations agricoles, à une échelle locale. Parce que le transport maritime du vin en dolia constitue un unicum dans l’espace et le temps, la seconde section rassemble les contributions traitant de ce seul thème. Ce mode de transport se place en effet à l’issue de la chaîne opératoire de la production vinicole et rend compte des débouchés commerciaux du vin produit dans les installations agricoles. Le dolium est ici abordé dans sa totalité, à la fois comme un outil central de l’économie oléo-vinicole terrestre, mais également comme un marqueur des échanges commerciaux.
Ce travail a bénéficié du soutien du LabEx ARCHIMEDE au titre du programme « Investissement d’Avenir » ANR-11-LABx-0032-01, du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Marseille (DRASSM, Ministère de la Culture), des éditions de la Revue archéologique de Narbonnaise, du Centre national de la recherche scientifique (UMR5140-ASM, Équipe TP2C) et de l’Université Paul Valéry de Montpellier.
Charlotte CARRATO, Mosaïques Archéologie/Chercheuse associée ASM - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes, UMR 5140, Univ Montpellier 3, CNRS, MCC, F-34000, Montpellier, France (2) Labex ARCHIMEDE programme IA- ANR-11-LABX-0032-01
Franca CIBECCHINI, DRASSM, Ministère de la Culture, Marseille/Aix Marseille Univ, CNRS, CCJ, Aix-en-Provence
Voir le sommaire et l'introduction