Directeur : Benoît Devillers, MCF-HDR, UPV
L’équipe AMR a été reconduite sur la base des problématiques qu’elle a mises en place depuis sa création en 2007 : identifier et mesurer les relations entre les sociétés et leur milieu naturel depuis le Néolithique. Grâce aux évolutions des thématiques et des moyens humain et analytique, les différents aspects du milieu sont pris en compte : le milieu ressource et support des activités agricoles, le milieu à l’origine des activités économiques et commerciales, le milieu vecteur d’aléas et de risque, le milieu comme production sociétale et en dernier lieu, comme objet patrimonial.
Deux objectifs scientifiques sous-tendent les thématiques développées. Le premier est l’étude des rapports des sociétés aux phénomènes naturels : changements climatiques, dynamiques morphosédimentaires littorales, lagunaires ou fluviales, dynamiques du couvert végétal et des populations animales. Le deuxième objectif concerne l’économie des ressources et les modes d’exploitation des milieux contrôlés ou naturels. Il permet de mettre en évidence des pratiques d’approvisionnement et de production au regard de leurs impacts sur le milieu.
L’activité scientifique s’inscrit dans une continuité, tout en s’adaptant aux enseignements tirés de l’avancement et de l’achèvement des programmes de recherches. La réalisation de ces projets est intimement liée à des contrats de recherche, des collaborations internationales en partenariat, et les travaux s’appuient sur des recherches universitaires encadrées à l’université Paul Valéry (UM3), USTL (UM2), mais aussi dans d’autres universités partenaires au niveau national et international (Paris, Clermont-Ferrand, Lleida, Thessalonique). La formation par la recherche est mise en avant, cette stratégie optimale favorise la coopération et la synergie entre institutions et formation doctorale.
Par nature, les recherches menées par l’équipe AMR sont transdisciplinaires, leurs thématiques croisent les Sciences Humaines (Archéologie, Géographie et Histoire), les Sciences de la Terre (Géosciences, Géomorphologie) et les Sciences Naturelles (Biologie végétale et animale, Paléoécologie). Toutefois, l’équipe n’a pas vocation à être compétente dans tous les domaines de recherche, son identité est donc issue de sa pratique de la pluridisciplinarité entre chercheurs, institutions et sciences, afin de mener des programmes de recherches originaux. L’activité de recherche est diachronique et transversale au sein de l’UMR. Bien que l’échelle de l’événement est abordée en fonction des contextes taphonomiques, l’originalité d’AMR est d’apporter une vision sur le temps long, échelle importante pour l’étude des phénomènes sociétaux.
De ces orientations scientifiques et de l’appui de ses plateformes techniques découle une participation soutenue aux projets des autres équipes. Néanmoins, AMR se veut également force de proposition grâce à une forte vocation de montage et de gestions de ses propres actions scientifiques sous forme de projets financés (LABEX, ANR, PCR etc.).
Orientations scientifiques et choix stratégiques - Structure de l’équipe AMR
Les orientations scientifiques d’AMR s’organisent en deux axes principaux fédérant plusieurs thèmes.
AXE 1 : Métamorphose des espaces anthropisés et naturels. Coordinateurs : Jean-Philippe Degeai (IR CNRS), Sophie Martin (INRAP)
AXE 2 : Gestion et utilisation des ressources. Coordinatrice : Nuria Rovira (MCF UPV)
Les nouvelles orientations sont issues des enseignements tirés des programmes de recherche achevés ainsi que de l’intégration de nouveaux collègues principalement en carpologie et en géomorphologie. Les thèmes sont transdisciplinaires, par conséquent tous les chercheurs quel que soit leur champ disciplinaire participent à différents axes et thèmes. Le dernier pilier important de l’équipe est constitué par ses plateformes technique et analytiques : le laboratoire Archéo-environnement géré par J.-P. Degeai et B. Devillers, la plateforme de carottage gérée par J.-P. Degeai et G. Piquès, ainsi que les référentiels et collections Archéozoologiques et Archéobotaniques (A. Gardeisen, S. Martin, G. Piquès, N. Rovira et B. Devillers). Ces plateformes sont les principaux outils méthodologiques des actions de recherche de l’équipe, la poursuite de leur développement est à la fois un objectif de l’équipe et une nécessité. Elles sont le substrat essentiel des coopérations scientifiques aux échelles locale, nationale et internationale et représentent un fort potentiel attractif car uniques régionalement.
Depuis 15 ans, du point de vue géoarchéologique, sous l’impulsion de P. Blanchemanche et C. Jorda, les efforts ont porté sur l’évolution du littoral languedocien à l’Holocène. Ainsi, des schémas d’évolution ont été mis en évidence puis publiés. Ces travaux se poursuivront afin de préciser les contextes d’évolution des littoraux et d’investir de nouveaux terrains en Languedoc et à l’étranger (Chypre, Maroc, Italie, etc.). Dans le même temps, ces recherches ont pointé la nécessité de comprendre les variations des apports sédimentaires vers le domaine côtier, facteur majeur de la métamorphose des littoraux depuis 8 000 ans. De nouveaux champs de recherche permettront de comprendre ces variations, l’objectif étant à la fois d’investir les vallées fluviales et de caractériser l’impact de l’Homme sur les bilans sédimentaires. Ce volet a pour ambition d’identifier précisément les environnements aquatiques et terrestres afin d’identifier les dynamiques de transformation des paysages littoraux et fluviaux. En parallèle, les facteurs bioclimatiques et sociétaux sont intégrés en fonction de leurs impacts différenciés et spécifiques (artificialisation des milieux, processus géomorphologiques).
Du point de vue bioarchéologique, l’identification taxinomique de restes archéologiques végétaux et animaux permettra d’appréhender les répartitions biogéographiques de la flore et de la faune du monde méditerranéen nord-occidental et central depuis la Préhistoire. Ces travaux seront conduits pour les animaux et les plantes tant sauvages que domestiques afin d’obtenir une vision d’ensemble de la répartition et de la diffusion des espèces au sein des espaces naturels et anthropisés. De cette démarche découle la question de l’exploitation et de la gestion des ressources biologiques. Pour ce faire, les analyses archéozoologiques et archéobotaniques (carpo-restes, palynologie, anthracologie) seront mises en relation avec des informations issues des sources écrites et iconographiques. Les techniques de transformation des produits animaux et végétaux seront aussi abordées. Les données produites permettront d’appréhender les interactions environnementales, économiques et culturelles entre diverses sociétés à différentes échelles temporelles et spatiales. L’accent sera mis sur les produits qui interviennent dans l’alimentation végétale et carnée, les techniques culinaires et l’instrumentum utilisé pour l’élaboration de la nourriture, puis sur la contextualisation des pratiques.
Nouvelles thématiques scientifiques
Des acquis du précédent quadriennal résultent de nouvelles pistes de recherche nécessitant un investissement et une prise de risque assumée de la part des membres de l’équipe. L’une de ces pistes est l’identification de la signature géoarchéologique des pratiques et modes d’exploitation du milieu. L’exploitation des ressources agricoles (viniculture) et minières (métaux) par les sociétés humaines a engendré des modifications du milieu naturel qu’il convient de préciser afin de comprendre comment ces sociétés ont impacté l’environnement dans lequel elles vivaient. Il s’agira également de mettre en évidence les éventuelles stratégies d’adaptation qu’elles ont mises en place pour faire face à ces changements.
Au rang des thématiques nouvelles se trouve l’approche symbolique de l’exploitation des ressources naturelles. En effet, certains contextes archéologiques livrent des restes végétaux et/ou d’animaux qui offrent l’opportunité d’aborder cette autre facette de la relation Homme-Plante-Animal traduite par des comportements non subsistanciels. Ces nouvelles pistes s’intègrent dans les quatre axes de recherche du Labex ARCHIMEDE dont le développement est l’un des objectifs majeurs de l’équipe AMR.
Participation au Groupement de Recherche BIOARCHEODAT (GDR 3644)
Sociétés, biodiversité, environnement : données et résultats de l’archéozoologie et de l’archéobotanique sur le territoire de la France
Directrice : Rose-Marie Arbogast (DR, CNRS)
Directrice adjointe : Marie-Pierre Ruas (DR, CNRS)
Voir le site web/carnet de recherche hypothèses
Le GDR 3644 BIOARCHEODAT a été créé au 1er janvier 2014 au sein du Département INEE du CNRS, avec le soutien officiel du MNHN et de l’INRAP. Il bénéficie de l’expérience accumulée au sein d’un réseau préexistant depuis une vingtaine d’années, et tour à tour financé par les programmes « Processus tardiglaciaires et holocènes » (1994-1999), le « Réseau interdisciplinaire pour l’archéologie environnementale française » (ACI TTT, 2002-2005), l’ACR Archéologie du territoire national (2004-2007), l’ANR Corpus (2008-2011) et l’INRAP. Depuis 2008, ce réseau national est adossé au réseau européen Bioarch (GDRE CNRS). Il cherche à documenter l’histoire des interactions entre sociétés, biodiversité et environnement, dans les différents contextes environnementaux qu’offre la France, et sur des échelles de temps emboitées, combinant sur la longue durée les perspectives, millénaires, séculaires et décennales. Pour ce faire, il met à profit les vastes jeux de données corrélés de la documentation archéobotanique et archéozoologique accumulée sur le territoire national depuis la fin des temps glaciaires.
Le GDR regroupe 22 laboratoires dont ASM avec la participation de :
Archéozoologie | Carpologie |
Émilie Blaise (indépendante), |
Nuria Rovira (Univ. Montpellier 3), |
Armelle Gardeisen (CNRS), |
Géoarchéologie / Géomorphologie |
Gaël Piquès (CNRS), |
Jean-Philippe Degeai (CNRS), |
Malacologie | Benoît Devillers (Univ. Montpellier 3), |
Sophie Martin (Inrap), |
David Lefèvre (Univ. Montpellier 3), |
Technologie des matières osseuses | Julia Wattez (Inrap), |
Noelle Provenzano (CNRS), |
Bases de données / Géomatique |
Hervé Bohbot (CNRS), |